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Pourquoi Bandes de Vie ?
Un jour j’ai décidé d’écrire la vie de ma grand-mère, et c’était comme une évidence, un appétit : j’avais envie de connaître ses histoires, et de m’en souvenir toute ma vie. J’avais envie qu’elles se racontent, de bouche à oreille, comme un livre, et comme un film au cinéma. Je me suis dit que les gens en avaient besoin autant que moi. Savoir ce qu’ils avaient traversé, ce qu’ils avaient cherché, comment ils avaient aimé, ce qu’ils ont pensé, se mettre à leur place, se glisser dans leur peau. La peau de l’un des siens, la peau d’un inconnu. Simplement pour comprendre, parce qu’ils avaient eu une autre vie. Il y a beaucoup de petites histoires fascinantes, drôles, et pittoresques vues d'ici, à trois générations de là.
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N'importe qui rêverait de voir un film de son arrière-arrière-arrière grand-père, les vidéos de nos ancêtres en 1850, leur façon de parler, leurs souvenirs historiques et personnels, leurs chansons… Je trouve qu’il faut retenir les histoires, empêcher qu’elles disparaissent.
Dans un avenir proche, ce sera peut être un « projet » que l’on croise deux fois dans sa vie : on sera d'abord spectateur du film de nos ancêtres, et un jour acteur, en réalisant le film de notre propre vie. On héritera d’un film, et on en produira un. Et le lien se fera. Nous aurons des racines, et nous en fabriquerons.
Au-delà des ruptures, le film de vos souvenirs permettrait que votre histoire les suive, ne se perde pas en route, et se transmette à leurs descendants. Un film comme une trace de leurs origines aux jeunes générations. Avec la puissance de la transmission orale. Avec une nouvelle force inouie que donne la vidéo : suivre des yeux celui qui raconte. Le suivre des yeux, aujourd’hui ou dans cent ans, comme si c’était maintenant. De très loin comme si c’était ici. Il faut imaginer l’importance d’un tel documentaire dans trois ou quatre générations. Au-delà de tout lien de parenté. Un film, c’est partager un présent.
C’est comme une bibliothèque, un arbre immense. La vie extraordinaire des gens ordinaires…

SOUS MES YEUX
"J'ai commencé à écouter la vie de ma grand-mère à l'autre bout du monde. Une cassette dans un petit transistor.
Les dernières fois que je suis allée la voir, j'ai enregistré ce qu'elle disait. Nous nous étions mises d'accord, que je retienne quelque chose d'elle, de sa vie, pour nous, pour sa longue famille, et puis pour rien. Parce que rien n'est plus précieux que retenir un peu de tout ce qu'un être peut contenir de souvenirs, d'émotions, de dates. Des gestes invisibles, tout ce qui s'oublie, se confond. »
J'ai écrit sur ma grand-mère il y a huit ans, c'est comme ça que j'ai eu l'idée de monter Bandes de Vie : beaucoup de gens ont lu le livre, qui ne connaissaient pas ma famille, mais qui y ont trouvé quelque chose qui leur ressemblait. Certains m'ont écrit, ils étaient touchés et intéressés, retrouvaient leur histoire bizarrement. Je me suis dit que les gens en avaient besoin autant que moi. J'ai écrit six ou sept autres livres, biographies, recueils de souvenirs, de correspondances, et puis j'ai eu l'idée de filmer les gens qui racontent. Parce qu'il y a les gestes quotidiens, les habitudes, les expressions, le rire, l'hésitation, le chagrin, la révolte...Une immense part de l'histoire dans les moments volés d'un visage. C’est regarder vivre. C’est mon rêve : que l’on puisse les regarder vivre.

Je voudrais raconter l’histoire de Monsieur Saïd qui peignait de grandes et magnifiques peintures dans sa cité d’Aubervilliers. Celle de Jean et Michel, frères jumeaux, et prêtres, qui adoraient tellement naviguer. La vie de Marie-Pierre, qui a monté sa maison de haute couture, amoureuse d’un épicier. Philippe, ancien capitaine au long cours. Monsieur P., berger du Pays Basque. Ronan, patron pêcheur de la Reine de l’Arvor à Douarnenez, Mimi la petite nantaise montée à la capitale à seize ans, Rolf, pêcheur de homards entre la Norvège et le cercle arctique, Rafaël, avocat parisien, fils d’Isabel venue d’Espagne… Toutes ces vies sont des romans. Il y a les gens qui émigrent, les milieux qui disparaissent, les paysans, les métiers anciens... J'espère travailler là, justement où la mémoire est la plus riche, mais aussi la plus fragile. J’espère glaner le présent.